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lundi 23 février 2015

LES ARISTOCHATS [Film, A]


Bonjour à tous,
Voici donc le premier article concernant le projet Abcdaire. De quoi s'agit-il? Il s'agit d'un abécédaire, autrement dit d'une suite d'articles que nous faisons, en commun avec d'autres blogueurs et youtubers. Le but ? Faire tout l'alphabet avec des films, des séries et des livres, et ainsi découvrir et faire découvrir plein de nouvelles œuvres. Pour cette première catégorie qui est le film, nous devions donc tous choisir un film qui commence par la lettre A (en ne tenant pas compte des possibles "Les", "The", "L'"...), vous pouvez retrouver les autres critiques écrites pour cette première lettre juste ici : Arnaud (American Hustle) Lucas (L'Arnacoeur) Anna ( Alabama Monroe) PS : Nous cherchons de nouvelles personnes pour rejoindre le projet, sachant que vous pouvez choisir de participer seulement à certaines catégories et/ou lettres. Je vous invite donc à nous rejoindre en vous ajoutant à ce groupe facebook ou en m'envoyant un petit message pour avoir plus d'informations. 

 
"Quelles sont les chattes qui habitent les grands quartiers? Quels beaux minets ont le plus long pédigré? Quels chouchous dans la soie se prélassent? Mais naturellement les aristocats." 
 -Maurice Chevalier, chanson d'introduction. 
Sortie : 1970 (mais l'histoire se déroule en 1910) 
Réalisateur : Wolfgang Reitherman 



Pour ceux qui n'auraient pas révisé leurs classiques
, Les Aristochats est un film d'animation racontant l'histoire de trois chatons et de leur maman qui vivent en harmonie avec leur maîtresse, Madame de Bonnefamille, une ancienne chanteuse d'opéra qui les aime plus que tout au monde. Lorsque qu'Edgar le vilain majordome apprend que les quatre félins seront les premiers à hériter de la fortune de Madame, il entreprend de s'en débarrasser afin d'être le seul bénéficiaire. Pas de chance, il se fait entre temps attaquer par deux chiens (Napoléon et Lafayette, nous y reviendrons) et perd le panier contenant la famille de chats. Perdus en pleine campagne, loin de leur accueillant foyer, ils font la connaissance d'un chat de gouttière nommé Thomas O' Malley, ou plus précisément Walter Giuseppe Désiré Thomas O'Malley, qui entreprend avec eux le long voyage jusqu'à Paris. Parce que oui, le film se déroule en France, ce qui est étonnant pour une production Disney, et on découvre au cours de leur voyage différents paysages, de la campagne mais aussi de jolies images du Paris de 1910.





Il s'avère que c'est un long-métrage Disney peu apprécié et pas mal critiqué, parce qu'effectivement le scénario n'est pas exceptionnel, qu'il ressemble à un mélange entre Les 101 Dalmatiens et La Belle et le Clochard et que sur certains points il ne se passe pas grand chose.
Bien sûr, le film ne se distingue pas pour ses rebondissements et son rythme effréné, mais ce qui lui donne son titre de Chef d'Oeuvre c'est pour moi son ambiance, son esthétique et surtout sa musique.                L’éternel "Tout le monde veut devenir un cat" (Ne mentez pas, vous l'avez lu en chantant) est certes une merveilleuse chanson Disney qui a marqué des générations entières (Allez faites-vous plaisir : Lien) mais il y a tout le long du film un accompagnement musical dans le même style qui est très important et qui nous met inconsciemment dans une sorte de transe jazzy pour le reste du film. 


Mais ce qui est vraiment intéressant de notifier dans ce film, ce sont les personnages, ils sont nombreux et tous très distingués les uns des autres, porteurs d'une culture qui leur est propre. Bien que le film se passe en France, il est clair que bon nombre de personnages, y compris les Aristochats, viennent d'une autre région du monde. Dans ce long-métrage, tous les animaux collaborent entre eux, sans grande distinction de race. Un appel à l'égalité et à la fraternité puisque nous retrouvons une famille de la haute bourgeoisie en pleine campagne, traînant avec des chats de gouttière qu'ils redoutaient auparavant. Duchesse et ses chatons apportent à O'Malley un peu d’élégance et de bonnes manières, tandis qu'inversement grâce à lui la petite famille se retrouve confrontée au vrai monde et parvient à s'en sortir haut la main. 
          
Comme vous avez certainement pu le constater vous-mêmes, chaque personnage des Aristochats a un prénom, ce qui n'est pas toujours le cas dans les autres Disney, et plus précisément beaucoup d'entre eux sont inspirés (en terme de prénom mais également de personnalité) de personnages célèbres.




Dans la famille de chats, nous retrouvons
Duchesse, très élégante et chic qui est doublée en anglais par Eva Gabor, qui a inspiré la création du personnage. 



Elle est l'heureuse maman de trois chatons, qui s'avèrent être déjà des graines d'artistes.




La jeune
Marie, qui doit son nom à la célèbre diva et chanteuse d'opéra Maria Callas, a elle aussi un don pour le chant, qu'elle travaille chaque jour.
Pour l'accompagner, son frère Berlioz est au piano, rendant hommage au musicien Hector Berlioz à qui il emprunte le nom. 
Enfin, Toulouse, comme son homonyme Henri de Toulouse-Lautrec, est un grand artiste peintre.







    La petite souris s'appelle Roquefort, un prénom qui lui accorde une force de caractère bien plus importante que si on l'avait appelée "Gruyère", et qui n'est pas sans rappeler un détective que nous connaissons bien et qui inspirera de très près le prochain "classique d'animation" des studios dans Basil Détective Privé.
Froufrou la jument rappelle les vêtements féminins des années 10, les robes à volants, le moulin rouge ou les élégants chapeaux, comme ceux qu'abordent régulièrement le personnage. 

Quant à
Walter Giuseppe Désiré Thomas O'Malley, il est, tout comme Duchesse, inspiré de son doubleur original Phil Harris, qui est également la voix de Baloo dans Le Livre de la Jungle. Effectivement on peut remarquer des similitudes entre ces deux personnages, de même qu'avec le personnage du clochard. Personnage rebelle et romantique, il joue le rôle du bad boy, débrouillard et charmeur. 


Mais les chats les plus intéressants sont bien entendu les membres des Scat-Cat, ce groupe de Jazz déchaîné. Leur groupe est un clin d’œil à la forme d'improvisation vocale propre au jazz, le scat, qui consiste à utiliser des onomatopées à la place de paroles, ce que le groupe fait à plusieurs reprises dans la chanson mentionnée précédemment. C'est Louis Armstrong qui a inventé cette technique, et c'est en se basant sur lui que le groupe, et plus précisément le trompettiste et leader du groupe, s'appelant lui même Scat-Cat, a été créé. Malheureusement, Louis Armstrong était trop faible et n'a pas pu effectuer le doublage. Les autres membres du groupe ont chacun une personnalité propre : Hit-Cat, le guitariste, est anglais et possède un style baba-cool qui n'est pas sans évoquer le mouvement des Beatles (alors que nous sommes en 1910), Billy-Boss serait quand à lui un chat d'origine russe et est le contrebassiste du groupe, quand à Shun-Gon le siamois, il est le pianiste et le batteur du groupe. Enfin, Peppo, le dernier chat, joue du concertina et a des allures d'italien.

BREF, on retrouve dans cette bande un mélange culturel assez intense qui donne lieu a une musique de partage déjanté qui donne envie de se déhancher toute la nuit.

Pour finir (nous zapperons les oies typiquement anglaises Amélie et Amélia) j'aimerais vous parler des deux chiens, Napoléon et Layette. Un Saint-Hubert et un Basset Hound qui portent les noms de deux hommes de guerre très connus, et qui se connaissaient dans la vraie vie. Eh oui j'ai fait mes petites recherches, de ce que j'ai pu comprendre, Napoléon et Lafayette avaient des relations de courtoisies basiques mais ne s'appréciaient pas, ou plutôt n'appréciaient pas les idées de l'autre mais il régnait entre eux un respect mutuel jusqu'en 1802, quand Lafayette s'opposa au titre de Consul à vie de Napoléon (C'était le petit moment d'histoire). Dans Les Aristochats, on sent bien que ces deux chiens ne s'apprécient pas plus que ça mais ensemble ils protègent leur territoire des intrus. On retrouve une hiérarchie logique puisque plusieurs fois Napoléon répétera que c'est lui le chef, c'est un chien incroyablement intelligent qui arrive à deviner avec son flair jusqu'à la taille de chaussures de l'ennemi alentour. Pour moi ces deux chiens sont vraiment mystérieux, je regrette qu'on n'en sache pas un peu plus sur eux, et que leurs personnages n'aient pas été dérivés dans un autre film ou animé.






Ce que j'apprécie dans ce long-métrage c'est sa simplicité, l'histoire n'est pas très complexe mais vous embarque dans un univers incroyable, découvrant petit à petit des paysages de campagne française, et de lieux parisiens, découvrant d'adorables animaux, tous plus extravagants et intéressants les uns que les autres. Tout en abordant un thème de société en présentant les différentes castes sociales, il détourne celui-ci en montrant des animaux qui s'adaptent bien mieux que nous autres humains, tissant des liens avec des animaux de différentes classes sociales et inter-espèces, chacune de leurs rencontres leur étant bénéfique dans leur quête de Paris mais en fait dans leur quête d'identité. Et lorsqu'à la fin du film ils retrouvent leur maîtresse et mettent à mal le plan d'Edgar en l'envoyant à Tombouctou, on retrouve une famille de chats agrandie et unie, qui est passée d'une vie de chats riches à celle d'une vie riche, en événements, en rencontres, en émotions et en musiques. La scène finale résume ma vision du film, montrant tous les animaux (souris, cheval, chiens, chats, oies) dansant ensemble toutes différences confondues dans les jeux de lumières et de couleurs, jouant et chantant à l'unisson. Enfin il faut savoir que c'est le dernier long-métrage sur lequel Walt Disney a collaboré et qu'il n'était pas satisfait du scénario d'origine, qui a été modifié à plusieurs reprises. Il est mort bien avant la fin de la production, et c'est donc sans son avis que le film est sorti, ayant déjà été mis de coté puis repris après la création du Livre de la Jungle. C'est donc dans une ambiance un peu particulière que Les Aristochats a vu le jour, ce qui le classe à part dans la filmographie de Walt Disney, alors qu'il reste pour moi une belle balade romantique au cœur du pays, avec un humour sans pareil et un fond sonore digne des plus grands. 




5 commentaires:

  1. Je dois avouer que c'est un des Disney que j'aime le moins même s'il est sympa :)
    Merci pour cet éclairage ! :)

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  2. Perso c'est un de mes préférés ! J'adore l'humour de ce film (Georges le dragueur "Je 'suis plus aussi fringuant qu'à 80 ans !") les musiques (en particulier la chanson d'O'Malley :3) et les personnages. D'ailleurs je suis d'accord, j'aurais aimé ens avoir plus sur Lafayette et Napoléon, qui sont juste trop drôle ! (Mais qui à pris mon coucouche paniieeeer :'( )
    Je mentirais en disant que je comprends les gens qui n'aime pas, parce que vraiment je trouve qu'il ne manque rien à ce Disney...

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    1. Ah ça me fait plaisir, j'en entend pas beaucoup qui le complimente mais je suis d'accord avec toi sur tout !! :)
      C'est juste qu'il n'y pas beaucoup d'"Histoire", dans le sens où il n'y a pas de grand méchant, ni de rebondissement de fou..

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    2. C'est marrant de mon côté j'ai jamais entendu personne se plaindre ^^
      Oui c'est vrai y'a pas d'action de fou, mais moi ça m'a jamais manqué... Il est parfait comme ça :3

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